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samedi, avril 28, 2012

Bad Religion : Critique du coffret (1er partie)

Tous ceux qui me connaissent le savent: Je suis un fan inconditionnel de Bad Religion. Pour moi, c’est le meilleur groupe à avoir marché sur la surface de la planète Terre, et de très loin, point à la ligne. Aucune autre formation dans l’histoire de la musique n’est parvenue à faire ce qu’ils ont fait tout en continuant de le faire après plus de trente années d’existence.



Je suis donc persuadé qu’aucune autre formation ne puisse un jour réussir à créer une œuvre aussi puissante que la leur. Après plus de quinze «full lengths» (et je ne mentionne pas la myriade de EPs, de versions en langue étrangère sur 7", les singles, les multitudes de «bootlegs» et d’albums non-officiels, les VHS, les DVDs, les compilations, les 'lives', les 'splits', etc.), ils sont toujours sur la route et partagent encore leur passion avec ferveur et conviction à tous ceux qui veulent bien encore y croire. Mais, Bad Religion, ce n’est pas que ça.

Ce n’est pas seulement du bruit enregistré sur des morceaux de cire pour le plaisir; ça ne fait pas que s’entendre et se laisser jouer depuis 1980. Bad Religion, c’est un testament, c’est le cri ultime d’une époque suffoquée qui n’en peut plus de la médiocrité et des rêveries d’une population anesthésiée aux mensonges et à la servilité inconsciente et, lorsque qu’on fait tourner un album de Bad religion, il faut savoir entendre plus loin que le son: Il faut écouter avec un grand É et lire avec un grand L, et c’est exactement là que cette formation trentenaire se distingue des autres.

Ils ont un répertoire tout simplement unique de par l’essence même de leur chansons. J’entends par là que personne n’écrit des textes comme Greg Graffin (chanteur de la formation et professeur de la théorie de l’évolution à l’UCLA) et son partenaire dans le crime Brett Gurewitz (guitariste et fondateur de la mythique maison de disque Epitaph Records) savent le faire. Jamais un groupe n’a écrit des textes aussi touchants et emprunts d’une humanité aussi profonde, d’un humanisme aussi honnête, aussi révélateur et vibrant de sincérité - et ne venez surtout pas me parler des Beatles ou encore de Neil Young, ça n’a absolument rien à voir avec Bad Religion.

Chacune de leurs chansons (et on peut en compter tout près de 300 !!!) est une réflexion profonde sur la nature humaine, la conception que nous nous faisons du monde qui nous entoure, l’absurdité de la race humaine confrontée à elle-même isolée sur son caillou au milieu de nulle part, sur la façon dont nous gérons l’avenir et les ressources naturelles et la fatalité de l’homme en tant que simple résidu d’une planète parmi beaucoup d’autres, et j’en passe. Bad Religion, c’est une remise en question volontaire et lucide sur nous-mêmes générée à la distorsion, aux harmonies vocales et aux tempos rapides sur l’arrogance, la stupidité et la cupidité de notre espèce.

De ce fait, je suis obligé d’avouer que, malgré des mélodies entraînantes et abordables pour un vaste auditoire, l’œuvre de Bad Religion n’est pas pour autant accessible à tous si on prend le temps de s’y attarder et de la décortiquer au-delà de sa musique. Elle est complexe et plutôt sombre. Elle est lourde à porter et à accepter mais en même temps, elle est aussi nuancée et inondée d’images fortes qui alimentent l’intellect et auscultent chacuns des recoins obscurs de l’âme humaine. On pose énormément de questions mais on propose peu de solutions ou, du moins, on laisse à l’auditeur le défi de trouver ses propres réponses.

La plupart du temps, les propos sont très pessimistes et comme ils ne cessent de nous répéter depuis le tout début des années 80, il n’y a pas d’espoir pour nous si nous continuons à nous enfoncer dans le trou que nous nous sommes nous-mêmes creusés. Mais HÉ! Est-ce que le pessimiste n’est pas un optimiste après tout ? Comme le guitariste Brett Gurewitz a déjà dit en entrevue, la formule pour écrire de bonnes chansons est d’écrire des chansons intemporelles, des chansons qui pourront s’appliquer à toutes les époques et toutes les circonstances, peu importe la nature du sujet qui est traité et c’est souvent l’angle d’attaque utilisé par Bad Religion.

Il est rare de les voir s'acharner sur un point bien précis ou qu’ils tapent sur un clou en particulier. Ils vont plutôt regarder la problématique d’un point de vue extérieur et en repérer la source plutôt que simplement l’écorcher et la gratter en surface. Ainsi, plusieurs de leurs titres écrits dans les années 80 ou 90 sont toujours et encore d’une actualité affligeante.

Tout ceci considéré, je ne me lancerai pas dans une rétrospective exhaustive de tout ce que ces punks californiens ont pu enregistrer depuis les trente dernières années puisque je serai encore assis dans le café ou j’écris ses lignes la semaine prochaine. Je ferai plutôt un bref survol de chaque album que contient le coffret (édition limité en passant!) de leur trentième anniversaire.

(Écrit par : Coeur Noir)

LIENS DES SITES :
Site Web : Badreligion.com
Myspace : Myspace.com/badreligion
Facebook : Facebook.com/badreligion

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