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samedi, mai 26, 2012

Bad Religion : Critique du coffret (7e partie).

« No Substance »

Il a fallu attendre deux ans après «The Gray Race» pour que Bad Religion retourne en studio enregistrer «No Substance» qui allait devenir le dixième album de la formation et le quatrième sur Atlantic Records. Brett Gurewitz n’ayant pas encore rejoint la formation, Greg Graffin se voyait à nouveau promu au grade de capitaine pour mener le vaisseau à bon port.


«No Substance» fut reçu de manière plus ou moins convaincante autant par la critique que par les fans. En effet, un peu à la manière de «Recipe for Hate», Bad Religion a choisi de s’éloigner du cadre de leur structure musicale habituelle pour cet opus. «No Substance» est donc un album très éclectique mais qui garde toutefois une bonne «vibe» punk. Cependant, chaque piste semble s’appartenir à elle-même et, honnêtement, j’ai parfois de la difficulté à interpréter cet album unique en une entité complète et unie.

Sur «No Substance», nous avons droit à des morceaux aux sonorités classiques auxquels on identifie facilement le punk rock de Bad Religion («Hear it», «Same person») mais du revers, nous avons aussi droit à des pièces totalement différentes («The biggest killer in american history», «Victims of the Revolution») à ce qu’on nous avait habitué depuis déjà près de deux décennies.

Certaines pièces sont lentes, d’autres rapides, mais on ressent une sorte d’influence rock alternatif et, à la limite, une touche progressive. C’est n’est pas une chose désagréable mais «No Substance» détonne énormément de ses petits frères et il semble manquer un tantinet d’inspiration. L’absence de Brett Gurewitz est plus qu’évidente.

L’accent est mis sur les guitares et on surexploite les solos qui sont présents sur toutes les chansons; nous sommes donc très loin des titres explosifs d’une minute trentes secondes de «No Control». Par contre, un des forts côtés de cet album est la charge émotive. «No Substance» est un album excessivement mature aux textes complexes qui sont livrés de façon très touchante et très convaincante par Greg Graffin. D’ailleurs, il contient, à mon avis, une des meilleures chansons de tout leur répertoire et certainement la meilleur que M. Graffin ait écrit à ce jour et j’ai nommé «In So many Ways». Cette chanson est un hymne à la médiocrité de notre espèce et une célébration de son inaction et de notre souffrance collective. Cette phrase peut sembler absurde mais elle n’en est rien. Cette chanson exploite le côté cynique et arrogant si cher à Bad Religion et ce texte nous ramène à l’absurdité de la vie.

Au final, elle nous rappelle que si vous prenez conscience de votre condition, peu importe comment l’histoire se terminera, vous ne pourrez jamais vivre une vie sans intérêt et vide de sens et, de cette révélation, il vous sera facile de regarder la race humaine dans les yeux pour la ridiculiser de son incohérence et de son incapacité à mettre son évolution en perspective. Cette chanson est du pur génie et une splendide «outro» d’album.

Dans le même ordre d’idée, «No Substance» est aussi extrêmement arrogant, voir même hautain. Docteur Graffin, venant tout juste de terminer sa maîtrise à l’époque, sentait peut-être le besoin de nous rappeler qu’il détenait des lettres et, de ce fait, je crois qu’ils ont peut-être poussé la note un peu trop loin sur cet album. Ainsi, certains titres sont des attaques directs à l’intellect de leurs concitoyens américain («Mediocre minds», «At the mercy of imbeciles»). Il pousse même l’arrogance jusqu’à faire une annonce à la nation sur «The state of the end of the Millenium Adress» qui est aussi un léger clin d’œil à «The voice of God is Government» qui se retrouvait sur «How could hell be any worse?» en 1982.

Cette tirade est brillante mais était-elle vraiment nécessaire? À vous d’en juger, mais vous savez quoi ? Ce n’est pas tout ! Sur la très très moyenne «Raise your voice!», on peut entendre Graffin dire au tout début : «I think this is the song we could redo in every language of every country we go to». Bien que je sache que Bad Religion ont déjà réenregistré certaines pièces en d’autres langues (en allemand en autre), je crois que cette boutade était plus qu’inutile mais, encore une fois, à vous d’en décider.

Grosso modo, «No Substance» est un bon album mais sans plus. Si je peux rajouter qu’une seule chose, c’est que parmi la quantité de fois que j’ai vu la formation sur les planches, je n’ai jamais entendu une seule chanson de cet album en «live». Je crois qu’il reste un de leurs albums les moins joués sur scène.

« The New America »
Ceci étant dit, probablement à cours d’inspiration, Greg Graffin et Bad Religion ont fait appel une nouvelle fois à une figure extérieure (Todd Rundgren : The Band, Paul Butterfield, Patti Smith, Sparks, The Tubes, Meat Loaf, etc.) pour l’enregistrement de leur onzième album et, finalement, leur dernier sur Atlantic. Le fait d’embaucher Rundgren fut une erreur monumentale avouée par Bad Religion puisque de leurs propres dires, il fut un parfait imbécile et imposa beaucoup trop ses idées à la formation qui ne fut pas satisfait elle-même du résultat final, et avec raison ! Quel navet…

«The New America» paru l’année du nouveau millénaire et Bad Religion s’embarquèrent aussitôt dans une tournée avec nul autre que Blink-182 durant le «Mark, Tom and Travis show». Et non, détrompez-vous. Ce n’est pas blink-182 qui ouvrait pour Bad Religion, mais bien le contraire…C’est à n’y rien comprendre, cette histoire de «The New America»!

Je ne peux exprimer comment cet album est plus que médiocre et avec quel dégoût je le rejette du revers de la main. Avec des titres aussi ennuyants que «It’s a long way to the promises land», « The New America», «World Without a Melody» et «I Love My Computer», on peut très bien se demander quelle sorte de drogue avait consommé Bad Religion.

Les textes sont insipides, la musique est banale - même pour du Bad Religion qui n’a jamais été reconnu pour la grande complexité musicale de ses chansons – le «artwork» est ridicule, l’ambiance de l’album est pathétique et pour tout dire, un seul mot me vient en tête pour qualifier «The New America», et c’est : Beurk! Mais ça, ce n'est que mon opinion.

Bon, d’accord. Je divague probablement et je m’emporte peut être un peu trop, mais reste que «The New America» est le pire de leur discographie contemporaine. Parcontre, peut-être faudrait-il souligner quand même le fait que Brett Gurewitz a dû avoir pitié de son ancien groupe et a donc participé à l’élaboration de «The New America» en offrant une pièce de son crû, soit «Believe It».

«The New America» est un album à oublier dans la grande marche de Bad Religion. Il ne s'impose d’aucune façon et on reste amèrement déçu de toutes ses facettes. Bad Religion ne sont que le pâle reflet d’eux-mêmes sur cet opus et si vous êtes néophytes de cette formation, ne vous y attardez même pas et commencez plutôt par l’album qui débutera la dernière partie de cette critique de leur coffret trentième anniversaire, et je fais référence ici à la plus grande renaissance d’un groupe de toute l’histoire du punk rock moderne, soit «The Process of Belief».

La suite prochainement sur LaPunkerie.tk!

(Écrit par : Coeur Noir)

LIENS DES SITES :
Site Web : Badreligion.com
Myspace : Myspace.com/badreligion
Facebook : Facebook.com/badreligion

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