Il y a certains groupes qui nous sont difficiles d’oublier. Après une disette de quatre années sans avoir écouté l’album éponyme d’Ok Volca dans son intégralité, j’ai finalement rompu cette séquence avec une écoute plus étoffée et attentive que jamais. Le résultat : Contrairement à plusieurs de ces confrères du même style musical, l’album «Ok.Volca» vieillit impeccablement bien, et voici pourquoi.
Œuvrant depuis plusieurs années sous Slam Disques, les gars d’Ok Volca nous ont offert un album unique en son genre. Étant considéré comme hardcore avec une touche d’industriel et d’électro, ce dernier offre une juxtaposition bien balancée d’intensité et de douceur.
«Fléau destructeur», la première piste de l’album, commence l’album en force tout en le représentant bien : Une longue introduction de musique industrielle composée des sons étranges, uniques et bien placés fait son entrée. Après quelques minutes, les voix de Louis et Ben font leur entrée de façon brutales mais oh combien efficaces. D’ailleurs, cette caractéristique est un élément fort du disque : les deux chanteurs ont deux voix très différentes mais ils savent comment les concilier afin d’obtenir le meilleur mélange possible.
Instrumentalement parlant, c’est absolument impeccable : les guitaristes créent des effets époustouflants tout en gardant le cap vers un hardcore mélodique. En fait, l’un ne va pas sans l’autre; les effets sont nécessaires à la réussite du disque. Quant au batteur, il y va avec des rythmes différents, entraînant mais surtout, avec des tempos qui ne sont jamais les mêmes. Il est à noter que ce dernier est un métronome sur deux pieds : les pièces sont réglées au quart de tour. Le seul point qui n’est pas parfait ici à mes yeux est la basse, non qu’elle ne soit pas bonne (au contraire), c’est que j’aurais aimé en entendre davantage, et donc continuer dans la lignée de créativité inégalée de la formation.
Au niveau des paroles, on voit des textes songés et véridiques. «L’ataraxie des Sangs-Bleus», «Workoholique» et «Amnésie (M3M3NTO)» en sont d’excellents exemples en parlant de l’apaisement de l’âme suite à un calme exagéré, d’un être n’ayant que son emploi dans la vie et de la détresse évidente d’un être souffrant d’amnésie. L’état psychologique d’un personnage fictif y est décrit avec extrêmement de détails et on se met facilement dans la peau du personnage qui vit un enfer pas possible. Dans un même ordre d’idée, la pièce «Imaginaire Incontournable» nous décrit comment ce serait plaisant de décrocher de notre vie monotone…Elle fait carrément rêver.
Cependant, ce n’est pas tout le monde qui pourra apprécier ces textes : Ils sont d’un pessimisme et d’une radicalité impressionnants. Les textes sont réalistes et cyniques, conséquemment, ceux croyant au pragmatisme et à l’humanisme en seront très déçus, tout comme ceux qui n’aiment pas se faire dire la vérité en pleine face : «L’humanité court au suicide» exprime clairement la pensée du groupe. Bref, avec des textes de la trempe de Bad Religion, on ne peut qu’apprécier.
La musique suit évidemment les textes en ayant une tonalité plutôt grave et sombre. Violon, clavier, synthétiseur et plusieurs autres instruments nous transfèrent dans un univers unique, sombre mais rempli de vérités. Je ne crois pas que l’album est un concept en soi, mais une chose est certaine, c’est qu’on ne passe pas du coq à l’âne, on a un message à amener, et on le fait tout au long de l’album.
Pour ma part, les chansons qui se démarquent des autres sont «Imaginaire Incontournable», «Amnésie (M3M3NTO)», «Sans Raison» et «Diagnostic Tragique». Ils le font par leur authenticité et leur côté jamais vu auparavant.
Finalement, avec des influences extrêmement polarisées, en passant du Nine Inch Nails, en allant jusqu’au classique et en terminant par Pantera, OK Volca a su, par l’intermédiaire de son premier album éponyme paru en 2006, envoûter, enchanter, charmer et éblouir le public avec de la musique originale, authentique et unique. Devenu un classique hardcore au Québec, l’album a permis à la formation de faire des spectacles partout dans la province et de faire un deuxième album nommé «Fréquence/Tremor» paru en 2011. La critique de cet album suivra le temps de vous laisser écouter et apprécier leur premier album…C’est à suivre sur LaPunkerie.tk!
Ah oui, j’oubliais presque, je ne vous encouragerai jamais assez à acheter les disques de nos artistes québécois, on veut encourage la scène locale! Les disques sont en ventes chez tous les disquaires qui de respectent au Québec. Sur ce, bonne écoute!
(Écrit par : J-C)
VIDÉOCLIP :
Titre : L'Humanité Court Au Suicide
Album : Ok.Volca
Année : 2006
Label : Slam Disques
LIENS DES SITES :
Site Web : Okvolca.com
Myspace : Myspace.com/okvolcarock
Facebook : Facebook.com/okvolca
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