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samedi, mai 05, 2012

Bad Religion : Critique du coffret (5e partie).

Comme mentionné dans la deuxième partie de cette critique à propos du coffret trentième anniversaire de Bad Religion, Pete Finestone, batteur de la formation depuis pratiquement le tout début, changea ses priorités de place et quitta le groupe tout juste avant l’enregistrement de « Generato r». Il sera alors remplacé par Bobby Schayer qui fera parti de l’alignement jusqu’en 2001, moment où des problèmes de santé l’obligèrent à retraiter et délaisser le poste qu’il occupa pendant tout près de 10 ans.

Mais, ceci étant clarifié, en 1993, le punk rock allait de mieux en mieux et les groupes de qualité se multipliaient. Les salles délaissées depuis quelques années étaient pleines à nouveau et on sentait que quelque chose d'unique tenait à voir le jour sous peu. On sentait définitivement une effervescence dans l’air, mais jamais personne n’aurait pu se douter une seule seconde de ce qui pouvait bien se tramer en arrière-scène.

En effet, déjà à cette époque, NOFX avait trois LP à son actif, The Offspring, pour leur part, deux, Pennywise psalmodiait déjà leur légendaire «Bro Hymns» à la grandeur de l’Amérique et venait tout juste de sortir le solide «Unknown Road», Operation Ivy avait changé son nom pour Rancid et venait de lancer leur premier opus et nombreuses autres formations, qui sont maintenant devenues des références de la scène punk rock contemporaine, débutaient leur ascension parmi les plus grands groupes rock alternatifs.

Epitaph records aussi se portait à merveille et, malgré qu’elle était toujours opérée depuis le garage de son propriétaire, Brett Gurewitz, son catalogue d’artiste au son prometteur commençait à retenir l’attention des grandes maisons de disques corporatives et, bien évidemment, l’industrie de la musique n’allait pas laisser cette potentielle mine d’or s’exploiter par elle-même. Elle recruta donc quelques groupes à qui elle laissa carte-blanche sur la création et attendit anxieusement le résultat – Green Day venait aussi de signer avec Reprise Records et entamait l’écriture de l’album qui allait les faire connaître sur les cinq continents l’année suivante, et j'ai nommé «Dookie».

Pour leur part, Bad Religion ont déjà capté l’intérêt musical des grands acteurs commerciaux de ce monde et, soucieux de pouvoir passer leur message à un plus large auditoire, ils ignoraient totalement que, quelques temps plus tard, l'impossible allait se réaliser: Bad Religion ont signé avec Atlantic, une filiale de Warner.

Tel que mentionné par tous les membres de Bad Religion à plusieurs reprises dans plusieurs entrevues, la signature sur Atlantic Records fut une erreur d’à peine quelques semaines et jamais ils n’auraient abandonné leur maison-mère si l’oracle du temps leur avait chuchoté à l’oreille ce qu’ils préparaient pour l’histoire du punk rock.

Honnêtement, je ne crois pas qu’il faut blâmer Bad Religion pour cette dérive puisque personne n’aurait pu prédire ce qui allait se passer, et je suis convaincu qu’ils ont agi de bonne foi. Je suis persuadé que le but ultime était d’atteindre un plus large auditoire et qu’ils désiraient vraiment faire entendre leur message à une audience peut-être moins initiée, voire inconsciente de l’existence d’une musique dites «révolutionnaire». D’ailleurs, je suis de ceux qui croient fermement que la musique engagée devrait et doit être dirigée vers les masses pour être entendue par le plus d’oreilles possibles, ne serait-ce que pour offrir autre chose que des groupes totalement dépourvus de tout contenu pertinent. Bien sûr, je fais référence à ce qu'on nous passe heures après heures à la radio commercial; la révolution doit se faire entendre si elle veut un jour se concrétiser.

Pour revenir à Bad Religion, l’expérience Atlantic Records ne fut pas des plus concluantes. Elle déçut même un peu et, autant qu’elle produit certains des meilleurs albums de la formation, autant elle accoucha du pire navet de toute leur discographie...Mais est-ce vraiment et seulement la faute d’Atlantic?! Nous y reviendrons plus tard.

Pour l’instant, attardons-nous au premier opus paru sur la nouvelle maison de disques de Bad Religion, soit

« Recipe for Hate ».

Deuxième sous-partie: Recipe For Hate, Stranger than Fiction et the Gray Race.

«Recipe for Hate » est un album unique dans la discographie de Bad Religion. Il est beaucoup plus lent et recherché musicalement que tout ce qui le précède. La maturité et l’expérience acquise en studio depuis les années sont immanquables et on ne peut s’empêcher de remarquer l’incroyable production de ce disque dès les premières notes. Je vous le dis, c’est géant. Le son de la batterie et des guitares est carrément in-cro-ya-ble! La caisse-claire (snare) détonne comme de la dynamite et les guitares tranchent comme des sabres japonais; faites jouer la pièce-titre de l’album et vous comprendrez aussitôt l’introducrion terminée. De plus, vous verrez que je ne mens pas quand je vous dis que la qualité sonore de cet album est tout simplement exceptionnelle.

La voix de Greg Graffin est plus posée et moins nasillarde qu'à l’habitude et elle joue d’un contraste exquis avec les chœurs qui sont exécutés à la perfection sur chacune des pistes qui s’enchaînent dans un ordre logique et progressif. En ajout, on se permet même d’innover un peu pour du Bad Religion et on exploite le retour de son (feedback) des guitares sur quelques morceaux («Kerosene» et «Don’t pray on me») et on introduit des sonorités Country/Folk sur «Man with a mission».

«Recipe for Hate» est le premier LP de Bad Religion auquel certains artistes déjà bien établis ont accepté de faire une apparition. En effet, pour venir supporter le septième effort de la formation, Eddie Vedder (Pearl Jam) et Johnette Napolitano (Concrete blonde) ont participé respectivement aux chœurs sur «American Jesus» et «Struck a nerve»; Vedder chante même un couplet complet sur «Watch it Die». Il est aussi le premier album du groupe pour lequel MTV a accepté de faire tourner le premier extrait, et avec raison... Quel clip!

Pour ce qui est du contenu lyrique de l’album, rien n’est plus simple; la recette de la haine. Beaucoup de mots durs, beaucoup de textes sur l’ignorance, l’intransigeance, l’intolérance et la peur d’autrui («Recipe for hate», «Portait of authority», «All good soldiers», «Looking’in»). On traite aussi de la dissociation de l’église et de la politique («American Jesus») mais toujours à la façon Bad Religion. Toujours avec des images qui viennent se former dans les ramifications du cerveau et qui laissent songeur et mélancolique, parce que oui, encore une fois, le ton de «Recipe for Hate» est très mortifié et accablé et, d’ailleurs, il se conclut sur un des textes les plus amers de tout leur répertoire, soit «Skyscraper» qui dépeint la nature futile, voir enfantine de l’homme à toujours essayer d’atteindre l’inatteignable plutôt que de se concentrer sur ce qu’il peut réellement changer ou sur les choses pour lesquelles il peut encore avoir un impact concret et direct. Tout simplement brillant!

En somme, «Recipe for Hate» est un excellent album pour lequel tout ce qui a été malheureusement retenu avec les années est la pièce «American Jesus» qui doit aussi être la chanson la plus demandée lors de leurs prestations scéniques. Ce n’est pas une mauvaise chanson, au contraire, mais elle n’est  pas «Recipe for hate». Si vous devez vous retaper cet album, je vous somme de porter une attention particulière aux autres pièces et de laisser de coté «American Jesus».

La suite, tout comme les quatres autres parties précédant celle-ci, sera transmise prochainement sur LaPunkerie.tk... Soyez alerte!

(Écrit par : Coeur Noir)

LIENS DES SITES :
Site Web : Badreligion.com
Myspace : Myspace.com/badreligion
Facebook : Facebook.com/badreligion


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