Je ne sais pas pour vous mais moi, quand l’automne est bien installé et que l’hiver cogne à nos portes, je me détourne un peu du punk pour me réchauffer dans le métal. Bien sûr, la Punkerie n’est pas un blogue métal et c’est tant mieux. Je ne vous harcèlerai donc pas avec mes récentes trouvailles de ce genre et je profiterai plutôt de l’occasion pour faire un peu de recyclage et peut-être vous faire découvrir une formation qui en vaut assurément la chandelle.
Activons donc le convecteur temporel et retournons dans le passé jusqu’en 1995 dans la petite ville de Newcastle, Wyoming, USA, où des jeunes hommes ordinaires s’apprêtent à devenir un groupe phare dans l’univers du pop-punk underground et j’ai nommé les plus-que-nécessaires: The Lillingtons.
Même si j’ai fait référence à ce groupe à quelques reprises dans certaines de mes critiques (si ma mémoire est bonne pour le premier EP des Summercheers et dernier des MurderBurgers), je suis convaincu que la majorité d’entre vous n’avez pas ou presque jamais entendu parler de ce mythique groupe. Par contre, que vous aimiez ou non, si je dis « Teenage Bottlerocket (TBR)», vous pouvez probablement tous me fredonner un air quelconque de leur répertoire assez rapidement. Mais quel est le lien entre les deux formations me demanderez-vous ici ? Hé bien, je vous répondrai simplement Kody Templeman, actuel membre des TBR et membre fondateur des Lillingtons puisque oui, venant du même patelin, les TBR ont recruté Kody après la dissolution plus ou moins nébuleuse des Lillingtons. Mais je me devance, revenons plutôt quelques 18 ans en arrière à la sortie du premier 7 pouces des Lillingtons, soit « I lost my marbles ».
Produit par nul autre que Joe Queers lui-même pour sa compilation « More Bounce to the Ounce », « I lost my marbles » fait partie de ce que j’appellerai l’avant Lillingtons des Lillingtons (!?!). Ce que je veux dire par là, c’est que sans pour autant être mauvais, le matériel de cette époque n’est pas nécessairement de la qualité de ce qu’il nous offrirons quelques années plus tard avec ce que j’appellerai la « trilogie Lillingtonniennes ».
L’avant Lillingtons s’étend donc de 1995 jusqu’en 1999. Pendant cette époque, ils sortiront deux EPs (« I lost my marbles » et « The Lillingtons high »), un split avec « Nothing cool », un long jeu (« Shit out of luck ») et apparaîtrons finalement sur 3 ou 4 compilations mais sans plus. Tout ceci contient du très bon matériel pop-punk mais, à mon avis, sans se situer au-dessus de ce qui pouvait se faire à ce moment.
Quelques riffs accrocheurs, des textes qui traitent de l’adolescence, de bal de finissant et d’amour enfantin mais rien de bien bien excitant. Au-delà d’un énorme potentiel mal utilisé, il n’y a rien de nouveau sous le soleil pour l’avant Lillingtons. La bête sommeille encore et ce n’est vraiment qu’avec la sortie de « Death by Television » qu’ils ont su canaliser leurs forces et convertir leur son et leur textes vers des albums thématiques qui ont marqué l’univers du pop-punk underground et qui sont même considérés par certains comme les meilleurs albums de ce genre jamais réalisés.
Toutefois, si jamais vous êtes intéressés par l’avant Lillingtons, la totalité du matériel a été rendu disponible en 2005 dans un box set de 3 disques compacts sous le nom de « Technically unsound ».
Passons maintenant à ce qui nous intéresse vraiment, le début de la trilogie et le premier Opus de celle-ci, « Death by television ».
Produit et enregistré par le légendaire Mass Giorgini à son studio « Sonic iguana » en 1999, les Lillingtons laissent tomber le thème de l’adolescence et empruntent la voie de la science-fiction pour créer leur nouvel album. Un concept qui sera présent depuis la première jusqu’à la toute dernière chanson de ce mémorable disque. Leur son prend aussi une tangente plus sérieuse, comme si on voulait se départir un peu de cette odeur d’éternel adolescent qui leur collait à la peau jusqu’à maintenant. Un choix judicieux si vous voulez mon avis puisque, dans une certaine mesure, « Death by television » a redéfini les lignes du pop-punk à plusieurs égards.
Ils ont influencé toute une nouvelle génération de pop-punkers à se retourner sur autre chose qu’une rythmique pré-pubaire qui ne faisait référence qu’à des problèmes d’acnés et de mauvaises notes scolaires pour se permettre de sortir du cadre dogmatique en place. Il fallait bien entendu que le tout soit bien exécuté, ce qui n’est pas donné à tous d’accomplir. Mais, sans pour autant qu’il soit un album dit engagé, on peut tout de même interpréter certaines des pièces de « Death by television » comme des métaphores ou des satires sociales déguisées en chansons pop (« War of the worlds », « Don’t trust humanoids », « Murder on my mind », « I came from the futur », etc) ou tout simplement comme un clin d’œil à la merveille qu’est la science et les exploits qu’elle nous permet d’accomplir chaque jour (« I saw the apeman (on the moon) »).
Le pop-punk ne nous avait pas nécessairement habitué à ce genre de chose en 1999 (pensons à Blink-182) et il faut donner à César ce qui lui revient. Les Lillingtons sont les précurseurs d’un pop-punk beaucoup plus mature et intéressant pour ses amateurs qui vieillissaient en même temps que lui. Doit-on absolument rester de parfaits imbéciles pour pouvoir apprécier le pop-punk ? Avec les Lillingtons la réponse est: pas nécessairement!
Malgré tout, quelques titres restent du pop-punk authentique et sortent un peu du thème de « Death by televison » (« I need some brain damage, you’re the only one, code name: Peabrain ») mais sans jamais sombrer dans les platitudes de jeunes attardés en crise identitaire.
Mais, au-delà de tout ça, il reste encore la musique et c’est là que tout le génie des Lillingtons fait son œuvre. Comme je disais, le ton se veut plus sérieux qu’à l’accoutumé et on le ressent très tôt avec la première pièce, « War of the worlds ». Comme la plupart des titres sur « Death by television », le riff qui nous est proposé est simple mais si efficace et tellement bien soutenu par un des « solo, lead guitar, harmonie à deux cordes, appelez ça comme vous voulez », qui sont désormais devenu la marque de commerce de la formation, qu’on peut aussitôt ressentir la nature chevaleresque de l’exercice.
Cette étiquette, qui deviendra le standard exploité et pratiqué durant les années à venir, sera la norme à atteindre pour le groupe et il la développera de façon magistrale durant les années qui suivront.
La dynamique vocale des Lillingtons est aussi extrêmement importante puisqu’elle amplifie la nature épique de leur musique par le centuple. En effet, Kody Templeman a cette voix mélancolique bien à lui et cette façon unique de poser un texte sur une mélodie de manière à rendre intéressant la plus ennuyante et banale des compositions. Les Lillingtons ne serait certainement pas aussi impressionnants sans leur apport vocal sans reproche. Il est sans contredit un des plus émérites chanteurs de punk rock jamais reconnus.
Si vous êtes un amateur de ce type de punk, « Death by television » est un album essentiel pour vous. Il est d’une qualité exceptionnel et vous devez vous le procurer si jamais ce n’est pas encore fait. D’ailleurs, TBR se permet même de jouer une chanson tirée de « Death by televison » pratiquement à chaque soir qu’ils sont sur les planches !
Mais, pour ma part, ce n’est vraiment qu’avec la sortie de « The Backhannel broadcast », deuxième de la trilogie, que les Lillingtons se sont imposés comme un groupe culte maître de son art et détenteur du titre des rois du pop-punk. Cet album est tout simplement un pur délice auditif et, autant que je peux l’avouer, il est incontestable sur toute la ligne.
Achevé, mélodique et inspiré de l’espionnage et de la paranoïa des années de la guerre froide, « The backchannel broadcast » représente l’aboutissement du développement du son des Lillingtons.
À sa sortie, en 2001, le trio est à son apogée et éclabousse littéralement la scène pop-punk. C’est maintenant officiel, le pop-punk à un nouveau nom et c’est le leur.
« The Backchannel Broadcast » repose sur des guitares d’une ingéniosité sans équivoque qui donne une bonne douche froide à tous les virtuoses qui regardent de haut ce type musical et vient prouver qu’il ne sert à rien d’être le meilleur si le cœur n’y est pas.
Bien entendu, il n’y a pas de doute sur le fait que la mouture est simple, mais il ne reste pas de questions à se poser sur la crédibilité et l’intégrité musicales du groupe. Oubliez Green Day ou encore The Offspring, en 2001, les gars des Lillingtons sont les porte-étendards du drapeau Américain en matière de pop-punk et ce sont leurs fesses qui sont confortablement installés sur le trône. Le seul problème, c’est que personne ne les connaît et il en restera malheureusement ainsi pour le reste de leur carrière.
De plus, un peu à la manière des Ramones, ils sont aussi très fiers d’être américains et on peut l’entendre dans certains de leurs propos. Avec des titres tels que « The Russians are coming » et des paroles telles que « I gotta do something, I gotta save the day. I will be a big hero in the C.I.A », il est indéniable que ces pop-punkers du Wisconsin n’échangeraient pas leurs couleurs capitalistes pour le rouge athée du communiste. Cette tendance sera même encore plus prononcée sur le troisième et dernier album de la formation à ce jour.
Il a fallu attendre 5 ans avant que « The too late show » puisse se faire entendre par nos oreilles et, évidemment, le monde avait changé depuis. La menace ne venait plus seulement de la Russie (si menace il y avait vraiment à l’époque!) mais aussi de certains pays asiatiques (la Chine s’est ouverte au capitalisme et la peur qu’elle devienne la nouvelle puissance économique rode chez nos voisions du sud, la Corée du Nord est contrôlée par un tyran aux idées de grandeur, l’Iran fait peur avec son programme nucléaire, etc.).
La thématique de « The too late show » reste donc sensiblement la même que « The backchannel Broadcast » mais juste un peu plus actualisée au goût du jour (« Gun Bullet », « Augur’s tales », « Charlie goes to Cambodia »). Cependant, ils n’oublieront pas d’écorcher leurs amis communistes et feront référence au film « Red Dawn » dans leurs textes ainsi qu’à l’ancienne U.S.S.R. (« Russians Attack », « Do it U.S.S.R. »). À vrai dire, sur « The too late show », ils font une sorte de rétrospective de tous les thèmes auxquels ils ont touché et nous avons aussi droit à des chansons qui auraient bien pu se retrouver sur « Death by television » en 1999 (« Target earth », « All I here is static », « Mars Vs. Hollywood », « Zombies »).
Pour ce qui est de la musicalité de l’album comme tel, tout est aussi excellent que sur les deux précédents. Les mêmes riffs épiques, les mêmes « solos » qui définissent leur son, les mêmes harmonies vocales, le même tout, quoi. « The too late show » est l’égal de ses petits frères et mérite tout autant de considération et, pour le moment, il contient le dernier matériel qui nous a été offert par le quatuor.
Pour le moment, il n’existe aucune rumeur sur la réunion des Lillingtons, aucune date de spectacle d’annoncée et aucunes nouvelles d’un éventuel retour en studio. Par contre, je ne serais pas surpris qu’un jour ou l’autre ils nous bénissent d’un autre disque, mais d’ici là vous pouvez toujours vous retourner sur leur discographie trop courte ou, si jamais le cœur vous en dit, vous contenter des TBR.
La dynamique vocale des Lillingtons est aussi extrêmement importante puisqu’elle amplifie la nature épique de leur musique par le centuple. En effet, Kody Templeman a cette voix mélancolique bien à lui et cette façon unique de poser un texte sur une mélodie de manière à rendre intéressant la plus ennuyante et banale des compositions. Les Lillingtons ne serait certainement pas aussi impressionnants sans leur apport vocal sans reproche. Il est sans contredit un des plus émérites chanteurs de punk rock jamais reconnus.
Si vous êtes un amateur de ce type de punk, « Death by television » est un album essentiel pour vous. Il est d’une qualité exceptionnel et vous devez vous le procurer si jamais ce n’est pas encore fait. D’ailleurs, TBR se permet même de jouer une chanson tirée de « Death by televison » pratiquement à chaque soir qu’ils sont sur les planches !
Mais, pour ma part, ce n’est vraiment qu’avec la sortie de « The Backhannel broadcast », deuxième de la trilogie, que les Lillingtons se sont imposés comme un groupe culte maître de son art et détenteur du titre des rois du pop-punk. Cet album est tout simplement un pur délice auditif et, autant que je peux l’avouer, il est incontestable sur toute la ligne.
Achevé, mélodique et inspiré de l’espionnage et de la paranoïa des années de la guerre froide, « The backchannel broadcast » représente l’aboutissement du développement du son des Lillingtons.
À sa sortie, en 2001, le trio est à son apogée et éclabousse littéralement la scène pop-punk. C’est maintenant officiel, le pop-punk à un nouveau nom et c’est le leur.
« The Backchannel Broadcast » repose sur des guitares d’une ingéniosité sans équivoque qui donne une bonne douche froide à tous les virtuoses qui regardent de haut ce type musical et vient prouver qu’il ne sert à rien d’être le meilleur si le cœur n’y est pas.
Bien entendu, il n’y a pas de doute sur le fait que la mouture est simple, mais il ne reste pas de questions à se poser sur la crédibilité et l’intégrité musicales du groupe. Oubliez Green Day ou encore The Offspring, en 2001, les gars des Lillingtons sont les porte-étendards du drapeau Américain en matière de pop-punk et ce sont leurs fesses qui sont confortablement installés sur le trône. Le seul problème, c’est que personne ne les connaît et il en restera malheureusement ainsi pour le reste de leur carrière.
De plus, un peu à la manière des Ramones, ils sont aussi très fiers d’être américains et on peut l’entendre dans certains de leurs propos. Avec des titres tels que « The Russians are coming » et des paroles telles que « I gotta do something, I gotta save the day. I will be a big hero in the C.I.A », il est indéniable que ces pop-punkers du Wisconsin n’échangeraient pas leurs couleurs capitalistes pour le rouge athée du communiste. Cette tendance sera même encore plus prononcée sur le troisième et dernier album de la formation à ce jour.
Il a fallu attendre 5 ans avant que « The too late show » puisse se faire entendre par nos oreilles et, évidemment, le monde avait changé depuis. La menace ne venait plus seulement de la Russie (si menace il y avait vraiment à l’époque!) mais aussi de certains pays asiatiques (la Chine s’est ouverte au capitalisme et la peur qu’elle devienne la nouvelle puissance économique rode chez nos voisions du sud, la Corée du Nord est contrôlée par un tyran aux idées de grandeur, l’Iran fait peur avec son programme nucléaire, etc.).
La thématique de « The too late show » reste donc sensiblement la même que « The backchannel Broadcast » mais juste un peu plus actualisée au goût du jour (« Gun Bullet », « Augur’s tales », « Charlie goes to Cambodia »). Cependant, ils n’oublieront pas d’écorcher leurs amis communistes et feront référence au film « Red Dawn » dans leurs textes ainsi qu’à l’ancienne U.S.S.R. (« Russians Attack », « Do it U.S.S.R. »). À vrai dire, sur « The too late show », ils font une sorte de rétrospective de tous les thèmes auxquels ils ont touché et nous avons aussi droit à des chansons qui auraient bien pu se retrouver sur « Death by television » en 1999 (« Target earth », « All I here is static », « Mars Vs. Hollywood », « Zombies »).
Pour ce qui est de la musicalité de l’album comme tel, tout est aussi excellent que sur les deux précédents. Les mêmes riffs épiques, les mêmes « solos » qui définissent leur son, les mêmes harmonies vocales, le même tout, quoi. « The too late show » est l’égal de ses petits frères et mérite tout autant de considération et, pour le moment, il contient le dernier matériel qui nous a été offert par le quatuor.
Pour le moment, il n’existe aucune rumeur sur la réunion des Lillingtons, aucune date de spectacle d’annoncée et aucunes nouvelles d’un éventuel retour en studio. Par contre, je ne serais pas surpris qu’un jour ou l’autre ils nous bénissent d’un autre disque, mais d’ici là vous pouvez toujours vous retourner sur leur discographie trop courte ou, si jamais le cœur vous en dit, vous contenter des TBR.
C'est pas vraiment une chronique du groupe, ton article contient trop peu d'infos et trop tes impressions, par exemple tu n'explique pas pourquoi ils ont changé de son... En plus il faudrait songer à mettre ta chronique à jour.
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